Retour sur la période électorale récente
Depuis les dernières législatives, le plus grand parti de France est désormais celui de l’abstention
Un parlement minoritaire dans la population
Avec un taux de 28,0 %, la dernière élection présidentielle a battu le record d’abstention des quatre dernières élections. Pire, ce taux a progressé régulièrement depuis 2007 où il s’établissait à 16,0%. Vous avez bien lu : nous sommes passés de 16 à 28% d’abstention lors des élections présidentielles.
Pour les législatives, le constat est encore plus alarmant, puisqu’arithmétiquement le parlement est minoritaire dans l’électorat : avec 53,8% d’abstention, c’est moins d’un électeur sur deux qui s’est exprimé. En comptant les blancs et nuls, on atteint les 57,3% d’électeurs ne trouvant aucun choix satisfaisant parmi les candidats.
Difficile de n’attribuer tout ceci qu’à un caprice des électeurs.
Ce n’est peut-être pas tant les électeurs qui se détournent des politiques, que les politiques qui se détournent des électeurs. S’ils veulent retrouver un second souffle, les partis devront se réformer et apprendre à associer les citoyens et à les consulter. Une révolution culturelle à l’aune de la société horizontale née du numérique et des évolutions sociétales de la fin du XXème siècle.
Réformer les partis… et les électeurs
Face à cette tendance de fond, sociétale, à un désintérêt de la vie publique, deux actions peuvent être menées : d’abord réformer l’organisation pyramidale des partis, qui devraient être des lieux de rencontre et de dialogue entre l’élite et le reste de la société, des incubateurs d’idées, et non des officines de recrutement de colleurs d’affiche. Mais il y a aussi une redécouverte nécessaire de la citoyenneté par les électeurs, qui doivent réapprendre à réfléchir ensemble, avant que ce dernier droit, ce premier droit fondamental, ne se voit définitivement remplacé par quelque « app » chargée de recueillir automatiquement nos goûts.
C’est cet objectif que se donne Concertation Citoyenne : réactiver la citoyenneté, reformer des liens sociaux, civiques, redécouvrir les vertus du dialogue, du débat, la force de la réflexion collective.
Il faut remettre, avec discernement et mesure, l’expertise à sa vraie et précieuse place, et sortir de cette démarche régressive consistant à toujours s’en remettre entièrement à des « sachants », même s’ils nous sont présentés de façon rassurante et séduisante. Après tout, à la fin des fins, c’est bien nous qui assumons les conséquences des choix que nous déléguons à d’autres dans cette espèce de torpeur.
Retrouvons le vrai sens de la démocratie, sans démagogie.